Les taux d'intérêt :
Depuis le début de l’année 2024, les taux d’intérêt des crédits immobiliers continuent de baisser. Au début de l'année, les taux étaient d'environ 4% pour les crédits sur vingt ans, puis sont tombés à 3,8% en mars. En juin, ils ont atteint 3,30% sur quinze ans, 3,45% sur vingt ans et 3,55% sur vingt-cinq ans. Cette tendance a été soutenue par la Banque Centrale Européenne (BCE), qui a abaissé ses taux directeurs le 12 septembre 2024. Le taux de refinancement est désormais à 3,65%, le taux de dépôt à 3,5%, et le taux de prêt marginal à 4,90%.
Cette baisse des taux s'explique par la maîtrise de l’inflation dans la zone euro. Selon Eurostat, l'inflation est passée de 2,6% en juillet à 2,2% en août, se rapprochant de l'objectif de 2% fixé par la BCE. Dans ce contexte, les crédits immobiliers deviennent plus accessibles, permettant à banques, entreprises et ménages de bénéficier de conditions d'emprunt plus favorables.
À noter qu’une baisse des taux interbancaires a été observée en septembre, réduisant la moyenne de 20 points. Désormais, pour les non-résidents, il est possible d'obtenir des taux inférieurs à 4% pour des emprunts sur vingt ans, en fonction de la qualité du dossier.
Proposition de loi sur la portabilité des prêts immobiliers :
Le député Damien Adam a déposé, le 2 mai 2024, une proposition de loi visant à rendre obligatoire la portabilité des prêts immobiliers. Ce mécanisme permet aux emprunteurs de conserver les conditions de leur prêt lorsqu'ils vendent un bien pour en acheter un autre, les protégeant ainsi contre la hausse des taux. La portabilité simplifie également les démarches administratives et évite la négociation d’un nouveau prêt, ce qui représente un gain de temps considérable, en particulier pour les non-résidents et expatriés.
Pour ces derniers, la portabilité est particulièrement bénéfique, car elle facilite la relation avec la banque d’origine et réduit les complexités liées à l’acquisition d’un nouveau prêt depuis l’étranger. Si la loi est adoptée par la nouvelle Assemblée à la rentrée 2024, tous les emprunteurs bénéficieront de cette option, stimulant potentiellement le marché immobilier français et offrant plus de flexibilité aux acquéreurs.
Conditions de crédit pour les non-résidents et expatriés :
Les conditions de crédit pour les non-résidents et expatriés demeurent spécifiques. Ces emprunteurs font souvent face à des taux légèrement supérieurs à ceux des résidents, avec un premium de 0,1 à 0,3%. En août 2024, les taux pour les expatriés se situaient entre 3,64% et 4,10% pour un emprunt sur quinze ans, tandis que les crédits sur vingt ans étaient autour de 3,6% début septembre. Avec un marché du crédit en ralentissement, certaines banques cherchent à attirer de nouveaux clients et sont prêtes à offrir des conditions plus avantageuses, notamment pour les expatriés.
Un défi supplémentaire réside dans le coût de l’assurance emprunteur, qui varie selon le pays de résidence. De plus, les banques exigent souvent une hypothèque sur le bien immobilier en France pour sécuriser le prêt. Il est donc conseillé d’apporter un apport personnel significatif, car les financements à 100% sont rares pour cette catégorie d’emprunteurs. Malgré la baisse des taux, les expatriés doivent négocier les conditions de leur crédit, notamment concernant les assurances et garanties.
En résumé, bien que les taux d’intérêt continuent de diminuer, les non-résidents et expatriés doivent rester vigilants quant aux conditions spécifiques applicables à leurs dossiers. Une bonne préparation est essentielle pour optimiser leurs conditions d’emprunt.